La Tribune des Experts: Une Conversation avec Eric Fokam sur les Efforts Stratégiques pour la Conservation des Espèces Sauvages et la Lutte contre les Espèces Exotiques Envahissantes en Afrique

Photo by Rachel Claire from Pexels
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Eric Bertrand Fokam est Professeur et Chef du Département de Biologie Animale et de Conservation à la Faculté des Sciences de l'Université de Buea, Cameroun. Il est également membre du Panel d'Experts Multidisciplinaires de la Plateforme Intergouvernementale Scientifique et Politique sur la Biodiversité et les Services Écosystémiques (IPBES). Son expertise couvre la diversité animale, l'écologie, les interactions entre espèces et les services écosystémiques.
Le Professeur Fokam contribue au renforcement des capacités dans le cadre du deuxième programme de travail de l'IPBES, en participant aux groupes de travail et groupes d'experts dédiés à l'amélioration des expertises locales et régionales. Il collabore avec le Bureau de l'IPBES, les points focaux nationaux et d'autres parties prenantes pour aligner les objectifs mondiaux de biodiversité sur les stratégies nationales de développement, en facilitant des ateliers de sensibilisation et des événements tels que les Trilogues de BES-Net. Son travail soutient l'utilisation durable de la biodiversité et l'optimisation des contributions de la nature aux populations à travers l'Afrique et au-delà.

Eric Bertrand Fokam est Professeur et Chef du Département de Biologie Animale et de Conservation à la Faculté des Sciences de l'Université de Buea, Cameroun. Il est également membre du Panel d'Experts Multidisciplinaires de la Plateforme Intergouvernementale Scientifique et Politique sur la Biodiversité et les Services Écosystémiques (IPBES). Son expertise couvre la diversité animale, l'écologie, les interactions entre espèces et les services écosystémiques.
Le Professeur Fokam contribue au renforcement des capacités dans le cadre du deuxième programme de travail de l'IPBES, en participant aux groupes de travail et groupes d'experts dédiés à l'amélioration des expertises locales et régionales. Il collabore avec le Bureau de l'IPBES, les points focaux nationaux et d'autres parties prenantes pour aligner les objectifs mondiaux de biodiversité sur les stratégies nationales de développement, en facilitant des ateliers de sensibilisation et des événements tels que les Trilogues de BES-Net. Son travail soutient l'utilisation durable de la biodiversité et l'optimisation des contributions de la nature aux populations à travers l'Afrique et au-delà.
L'Afrique, avec sa biodiversité exceptionnelle et son riche patrimoine culturel, fait face à des défis de plus en plus pressants, tels que le changement climatique et la perte de biodiversité. Parmi les principaux moteurs de cette perte, les espèces exotiques envahissantes se distinguent, étant responsables de 60 % des extinctions mondiales et ayant entraîné des coûts économiques de 423 milliards de dollars en 2019. Ces espèces constituent une menace directe pour la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance, en particulier pour les populations vulnérables en Afrique centrale et de l’Ouest.
C’est dans ce contexte que le Trialogue Régional pour l'Afrique Centrale et de l'Ouest, qui s'est tenu à Abidjan du 11 au 13 juin 2024, organisé par le Réseau pour la Biodiversité et les Services Écosystémiques (BES-Net), a cherché à contextualiser les connaissances mondiales et les transformer en actions concrètes. Cet événement a rassemblé décideurs, scientifiques, chercheurs et communautés locales pour réfléchir ensemble à des solutions inclusives et durables.

Trialogue Régional Pour l'Afrique Centrale Et De l'Ouest
Trialogue Régional Pour l'Afrique Centrale Et De l'Ouest
L'Afrique, avec sa biodiversité exceptionnelle et son riche patrimoine culturel, fait face à des défis de plus en plus pressants, tels que le changement climatique et la perte de biodiversité.
Parmi les principaux moteurs de cette perte, les espèces exotiques envahissantes se distinguent, étant responsables de 60 % des extinctions mondiales et ayant entraîné des coûts économiques de 423 milliards de dollars en 2019. Ces espèces constituent une menace directe pour la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance, en particulier pour les populations vulnérables en Afrique centrale et de l’Ouest.
C’est dans ce contexte que le Trialogue Régional pour l'Afrique Centrale et de l'Ouest, qui s'est tenu à Abidjan du 11 au 13 juin 2024, organisé par le Réseau pour la Biodiversité et les Services Écosystémiques (BES-Net), a cherché à contextualiser les connaissances mondiales et les transformer en actions concrètes. Cet événement a rassemblé décideurs, scientifiques, chercheurs et communautés locales pour réfléchir ensemble à des solutions inclusives et durables.
Trialogue Régional Pour l'Afrique Centrale Et De l'Ouest
Trialogue Régional Pour l'Afrique Centrale Et De l'Ouest
Parmi les acteurs clés de cet événement, Eric Fokam, professeur à l'Université de Buéa au Cameroun et membre du MEP de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), a joué un role crucial.

Le Professeur Eric Bertrand Fokam donne une présentation sur l'IPBES et son programme de travail continu jusqu'en 2030
Le Professeur Eric Bertrand Fokam donne une présentation sur l'IPBES et son programme de travail continu jusqu'en 2030
En tant que co-facilitateur du Trialogue, son expertise et son engagement ont été déterminants pour transformer les résultats des évaluations de l'IPBES en actions adaptées aux réalités locales de l'Afrique Centrale et de l'Ouest. Grâce à sa contribution, le Trialogue a permis de créer un espace de dialogue et d'échange, essentiel pour aborder les défis posés par les espèces exotiques envahissantes.
Voici notre conversation avec Eric Fokam pour illustrer l'importance de cet événement et les perspectives qu'il ouvre pour l'avenir de la biodiversité en Afrique.

Le Professeur Eric Bertrand Fokam donne une présentation sur l'IPBES et son programme de travail continu jusqu'en 2030
Le Professeur Eric Bertrand Fokam donne une présentation sur l'IPBES et son programme de travail continu jusqu'en 2030
Parmi les acteurs clés de cet événement, Eric Fokam, professeur à l'Université de Buéa au Cameroun et membre du MEP de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), a joué un role crucial. En tant que co-facilitateur du Trialogue, son expertise et son engagement ont été déterminants pour transformer les résultats des évaluations de l'IPBES en actions adaptées aux réalités locales de l'Afrique Centrale et de l'Ouest. Grâce à sa contribution, le Trialogue a permis de créer un espace de dialogue et d'échange, essentiel pour aborder les défis posés par les espèces exotiques envahissantes.
Voici notre conversation avec Eric Fokam pour illustrer l'importance de cet événement et les perspectives qu'il ouvre pour l'avenir de la biodiversité en Afrique.
Pourriez-vous nous expliquer en quoi consistent les espèces exotiques envahissantes et pourquoi elles représentent une menace pour la biodiversité ?
Les espèces exotiques envahissantes sont des espèces qui ont été déplacées de leur habitat naturel par l'activité humaine vers des zones où elles n'étaient pas présentes auparavant. Ce déplacement peut être volontaire, pour des raisons esthétiques ou productives, mais une fois introduites dans de nouveaux environnements, ces espèces peuvent échapper à tout contrôle et commencer à coloniser des habitats. Elles perturbent alors les écosystèmes locaux, ce qui peut avoir des effets dévastateurs sur la biodiversité, réduire le bien-être des populations locales, et entraîner des coûts économiques importants.
Quel est l'objectif principal de travail de l'IPBES en ce qui concerne ces espèces envahissantes ?
À l'IPBES, notre objectif est de fournir des évaluations scientifiques robustes et fiables sur l'état des connaissances sur la biodiversité et les services écosystémiques. Pour les espèces exotiques envahissantes, nous cherchons à comprendre leur impact global et à formuler des options pratiques pour les décideurs. Ces évaluations sont essentielles pour aider les pays à mettre en place des stratégies de prévention et de gestion, car, comme le souligne le rapport des experts, la prévention est souvent le seul moyen réellement efficace de lutter contre ces invasions Biologiques.
Comment ces évaluations se traduisent-elles sur le terrain, notamment dans les pays en développement ?
Une partie clé de notre travail consiste à adapter les résultats de ces évaluations aux contextes locaux des pays d'Afrique Centrale et d'Afrique de l'Ouest. Cela inclut la contextualisation des données, le partage d'expériences entre pays, et le développement de solutions adaptées aux réalités nationales. Par exemple, nous travaillons avec des institutions locales pour renforcer la législation et les réglementations sur la gestion des espèces exotiques envahissantes, et nous soutenons la co-création de solutions pratiques et durables pour atténuer les impacts de ces espèces.
Pourquoi l'utilisation durable des espèces sauvages est-elle un sujet crucial pour la conservation de la biodiversité ?
Les espèces sauvages sont essentielles à la survie de nombreuses populations, notamment dans les pays en développement. Elles fournissent des ressources vitales comme la nourriture, les médicaments, les matériaux de construction, et bien plus encore. Plus de 50 000 espèces de plantes, d'animaux, et d'autres formes de biodiversité sont utilisées pour répondre aux besoins humains. Assurer l'utilisation durable de ces ressources est donc non seulement crucial pour la conservation de la biodiversité, mais aussi pour le bien-être économique et social des populations.
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Photo by Lil
Pourriez-vous nous expliquer en quoi consistent les espèces exotiques envahissantes et pourquoi elles représentent une menace pour la biodiversité ?
Les espèces exotiques envahissantes sont des espèces qui ont été déplacées de leur habitat naturel par l'activité humaine vers des zones où elles n'étaient pas présentes auparavant. Ce déplacement peut être volontaire, pour des raisons esthétiques ou productives, mais une fois introduites dans de nouveaux environnements, ces espèces peuvent échapper à tout contrôle et commencer à coloniser des habitats. Elles perturbent alors les écosystèmes locaux, ce qui peut avoir des effets dévastateurs sur la biodiversité, réduire le bien-être des populations locales, et entraîner des coûts économiques importants.
Quel est l'objectif principal de travail de l'IPBES en ce qui concerne ces espèces envahissantes ?
À l'IPBES, notre objectif est de fournir des évaluations scientifiques robustes et fiables sur l'état des connaissances sur la biodiversité et les services écosystémiques. Pour les espèces exotiques envahissantes, nous cherchons à comprendre leur impact global et à formuler des options pratiques pour les décideurs. Ces évaluations sont essentielles pour aider les pays à mettre en place des stratégies de prévention et de gestion, car, comme le souligne le rapport des experts, la prévention est souvent le seul moyen réellement efficace de lutter contre ces invasions Biologiques.
Comment ces évaluations se traduisent-elles sur le terrain, notamment dans les pays en développement ?
Une partie clé de notre travail consiste à adapter les résultats de ces évaluations aux contextes locaux des pays d'Afrique Centrale et d'Afrique de l'Ouest. Cela inclut la contextualisation des données, le partage d'expériences entre pays, et le développement de solutions adaptées aux réalités nationales. Par exemple, nous travaillons avec des institutions locales pour renforcer la législation et les réglementations sur la gestion des espèces exotiques envahissantes, et nous soutenons la co-création de solutions pratiques et durables pour atténuer les impacts de ces espèces.
Pourquoi l'utilisation durable des espèces sauvages est-elle un sujet crucial pour la conservation de la biodiversité ?
Les espèces sauvages sont essentielles à la survie de nombreuses populations, notamment dans les pays en développement. Elles fournissent des ressources vitales comme la nourriture, les médicaments, les matériaux de construction, et bien plus encore. Plus de 50 000 espèces de plantes, d'animaux, et d'autres formes de biodiversité sont utilisées pour répondre aux besoins humains. Assurer l'utilisation durable de ces ressources est donc non seulement crucial pour la conservation de la biodiversité, mais aussi pour le bien-être économique et social des populations.
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“Le récent Trialogue pour l’Afrique Centrale et de l’Ouest a souligné le besoin urgent d’une approche unifiée pour résoudre ces problems systémiques. Résoudre ce problème nécessite un effort global concerté qui intègre la science, la pratique et la politique pour créer des solutions efficacies.”
“Le récent Trialogue pour l’Afrique Centrale et de l’Ouest a souligné le besoin urgent d’une approche unifiée pour résoudre ces problems systémiques. Résoudre ce problème nécessite un effort global concerté qui intègre la science, la pratique et la politique pour créer des solutions efficacies.”
Quels sont les principaux défis que vous rencontrez dans la sensibilisation et le développement des capacités en matière de gestion des espèces envahissantes et de l'utilisation durable des ressources?
Le plus grand défi initial a été le manque de sensibilisation et de connaissance de l'impact des espèces envahissantes sur la biodiversité marine et terrestre, même au sein des communautés scientifiques et politiques. Une autre difficulté réside dans la diversité des pays et des régions avec lesquels nous travaillons. Chaque pays a ses propres besoins et contextes (notamment inscrits dans les stratégies de développement national), ce qui nécessite des approches sur mesure en matière de développement de politiques, de formation, et de soutien technique.
Pouvez-vous nous donner des exemples concrets de l'impact de votre travail sur le terrain ?
Nous avons eu un impact significatif en augmentant la sensibilisation et la compréhension des enjeux liés aux espèces envahissantes et à l'utilisation durable des espèces sauvages. Grâce à nos efforts, de nombreux pays ont pu développer des évaluations de l'état des lieux et des tendances, formuler des politiques appropriées, et mettre en œuvre des pratiques durables qui devraient perdurer au-delà de la durée de vie des projets actuels. Nous croyons fermement que ces efforts doivent être amplifiés et reproduits à une échelle plus large pour lutter efficacement contre les espèces exotiques envahissantes et protéger la biodiversité mondiale.
Quelle est votre espèce animale préférée en Afrique et pourquoi a-t-elle une importance particulière pour vous ?
Lorsqu'il s'agit de parler de ma région d'origine, il m'est impossible de ne pas mentionner deux espèces qui me sont chères : le lion indomptable et la panthère. Le lion, notre emblème national, continue de vivre dans le nord du Cameroun, et pour laquelle nous nous efforçons de maintenir les populations. Quant à la panthère, elle a une signification personnelle et familiale profonde, étant le totem de ma famille. Malheureusement, ce magnifique animal a été décimé en raison du prestige que porter sa peau comme parrure lors de festivals culturels, représente. J'espère que des initiatives de conservation permettront de restaurer les populations de grands félins dans les régions où leurs habitats n'ont pas été totalement détruits.
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Photo by Natalia Msungu from Pexels

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Vous souhaitez plonger plus profondément dans le monde des espèces exotiques envahissantes ? Commencez votre exploration avec le rapport complet de l'IPBES sur les EEE, où vous trouverez des fiches d'information détaillées et des analyses approfondies sur ces envahisseurs écologiques.