TRIALOGUE RÉGIONAL POUR L'AFRIQUE CENTRALE ET DE L'OUEST

Les espèces exotiques envahissantes sont l'un des cinq principaux moteurs directs de la perte de biodiversité dans le monde, causant le 60 % des extinctions recensées à l’échelle mondiale et entraînant un coût économique de 423 milliards de dollars en 2019. L'effet négatif prédominant sur les contributions de la nature aux populations est la diminution de la disponibilité alimentaire, observée dans plus de 66 % des cas. Bien que les espèces envahissantes puissent présenter certains avantages, ceux-ci ne compensent pas leurs effets néfastes, notamment la réduction significative des disponibilités alimentaires.

En Afrique, l'impact accru de ces espèces risque de mettre en péril la sécurité alimentaire et de menacer les moyens de subsistance et le bien-être des populations les plus vulnérables, y compris les communautés autochtones. Ce scénario pourrait compromettre davantage le développement et la stabilité politique, en particulier dans les régions d'Afrique du Centre et de l'Ouest qui ont connu des perturbations au cours des dernières années.

Un autre défi pour le bien-être humain et la sécurité alimentaire réside dans la dépendance des communautés locales et autochtones à l'égard des espèces sauvages. Les populations vulnérables, notamment les femmes et les enfants, dépendent fortement de ces espèces pour leur alimentation, leurs médicaments et d'autres éléments essentiels. Leur utilisation durable, en tenant compte des facteurs socio-économiques et culturels, dévient donc cruciale.

Consciente de l'importance de ces menaces, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) ne cesse de renforcer la compréhension de ces défis mondiaux, en fournissant une base de données solide.  Les dernières contributions importantes comprennent l’évaluation thématique sur l'utilisation durable des espèces sauvages (2022), qui examine la faisabilité et les options pour l'utilisation durable des espèces sauvages par l'homme, et l’évaluation thématique sur les espèces exotiques envahissantes et la lutte conte leur prolifération (2023), qui souligne les aspects clés et les solutions à la menace croissante pour la biodiversité, les services écosystémiques, le développement durable et le bien-être de l'homme.  Comme l'ont récemment rappelé les débats de la 25ème réunion de l'Organe subsidiaire chargé de fournir des avis scientifiques, techniques et technologiques de la Convention sur la diversité biologique, ces deux évaluations alimentent le Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal, en particulier les cibles 5, 6 et 9 et l'objectif B au sens large.