RESUME DES FONCTIONS DU POSTE
Sous l’autorité générale du Chef de la section de l’éducation à la citoyenneté mondiale et à la paix et sous la supervision immédiate du Responsable principal du projet, en coopération étroite avec le bureau régional de Dakar, le consultant doit élaborer un document de méthodologie qui donnera le cadre pour mener dans trois pays du Sahel une analyse contextualisée des opportunités et risques de la coopération entre les acteurs ayant un rôle éducatif au sein de l’école et entre l’école et les pouvoirs publics, les ONG et autres acteurs dans les communautés œuvrant à la justice et à la construction de la paix.
1. Contexte
1.1. Dans la région du Sahel, les groupes extrémistes violents instrumentalisent le sentiment d’injustice, de marginalisation et de méfiance des populations, des jeunes en particulier, à l’égard des institutions publiques pour recruter. Selon le rapport « Sur les chemins de l’extrémisme en Afrique » (PNUD, 2017), 83% des recrutés sur base volontaire interrogés estiment que le gouvernement ne répond qu’aux intérêts d’une petite partie de la population ; plus de 75% d’entre eux ne font pas confiance aux hommes et femmes politiques ou à l’appareil de sécurité de l’Etat ; 71% ont identifié l’action du gouvernement comme l’élément ultime qui les a poussés à rejoindre un groupe extrémiste violent.
1.2. Dans ce cadre l’UNESCO initie un nouveau projet visant à renforcer la résilience des jeunes au Burkina Faso, au Mali et au Niger, face à l’extrémisme violent et leur engagement pour la construction de la paix à travers une approche de prévention basée sur l’éducation, notamment l’éducation à l’Etat de droit. L’éducation à l’Etat de droit vise à renforcer la compréhension des jeunes de leurs droits humains, et à leur donner les moyens d’œuvrer pour des sociétés plus justes, notamment au travers d’une meilleure compréhension du rôle des pouvoirs publics. A l’issue de la phase I du projet, les équipes techniques des Ministères concernés auront intégré de manière inclusive et participative l’éducation à l’état de droit et la dimension genre dans les guides et autres matériels pédagogiques sur la PEV-E en vue de la formation des enseignants des écoles ciblées et de la mobilisation des communautés.
1.3. Un des défis du projet est de favoriser des partenariats plurisectoriels entre des acteurs qui travaillent aujourd’hui souvent en silo dans la région du Sahel. Ainsi, les questions entourant l’éducation à l’état de droit sont souvent perçues comme un domaine relevant exclusivement des ministères de la justice et de l’intérieur. Or, le secteur de l’éducation a un rôle clef à jouer afin d’intégrer dans les activités éducatives la promotion des droits humains et de la justice et d’ainsi promouvoir une culture de la paix et de la non-violence. Le guide de l’UNESCO à l’intention des décideurs politiques sur Renforcer l’état de droit par l’éducation démontre qu’il est nécessaire de mettre en place des partenariats plurisectoriels pour promouvoir une culture de la paix et prévenir l’extrémisme violent. Ce guide a été développé dans le cadre d’un partenariat global entre l’UNESCO et l’ONUDC pour donner aux enfants et aux jeunes les moyens de comprendre et d’exercer leurs droits, de porter des jugements éthiques fondés et de leur donner les moyens d’œuvrer pour des sociétés plus justes – notamment en encourageant les coopérations entre les secteurs de l’éducation et la justice.
1.4. Durant la phase I du projet dans le Sahel, il est prévu de poser les bases d’un environnement propice qui permette, dans un deuxième temps, de mettre en œuvre des initiatives innovantes de partenariat entre les écoles, la jeunesse, les pouvoirs publics et d’autres acteurs de la société civile. Pour cela, il est essentiel d’explorer quelles coopérations plurisectorielles peuvent être établies/renforcées – tant au niveau des ministères (éducation, justice, intérieur ou droits humains) – qu’au travers de partenariats entre écoles, société civile et communautés – en impliquant les éducateurs non formels, les jeunes non scolarisés, les parents, les organisations de la société civile, les médias, le secteur privé, les artistes et autres acteurs communautaires. Ainsi, les organisations de la société civile peuvent jouer un rôle crucial de soutien aux efforts d’éducation, à la fois comme partenaire dans l’élaboration de matériels pédagogiques et en contribuant aux activités de sensibilisation et de diffusion nécessaires pour atteindre l’ensemble des parties prenantes. Par ailleurs, l’expérience de l’UNESCO montre qu’il est utile d’impliquer les pouvoirs publics en tant qu’acteurs non traditionnels de l’éducation, comme des juges, des représentants des autorités locales, ou même des policiers dans certains contextes, afin de participer directement au programme éducatif, de former les enseignants sur des sujets sensibles ou encore de leur apporter des possibilités de formation supplémentaire à l’extérieur pour les informer des risques associés à la violence et à la criminalité.
1.5. Un des piliers du projet consiste à élaborer un document de méthodologie pour l’analyse des opportunités et des risques de la coopération entre les acteurs au sein de l’école et entre l’école et les pouvoirs publics, les ONG et autres acteurs dans les communautés œuvrant à la justice et à la construction de la paix. Il est prévu, dans le cadre des indicateurs du projet, les différentes parties prenantes identifiées (dont les différents ministères, les parents, etc.) soient consultées lors du processus d’élaboration de ce document de méthodologie. Cette méthodologie sera, dans une deuxième phase du projet, contextualisée par les équipes des pays bénéficiaires afin de l’adapter au contexte local, de tenir compte des défis spécifiques à chaque pays et de documenter les bonnes pratiques et les exemples de réussite. Ce travail s’appuiera sur les documents développés dans le cadre du partenariat entre l’UNESCO et l’UNODC dans le cadre du Programme de Doha, notamment le guide à l’intention des décideurs politiques sur Renforcer l’état de droit par l’éducation.
2. Tâches
L’objectif est de développer une ébauche de document de méthodologie permettant aux pays du Sahel d’analyser les opportunités et les risques de la coopération entre les acteurs au sein de l’école et entre l’école et les pouvoirs publics, les ONG et autres acteurs dans les communautés œuvrant à la justice et à la construction de la paix.
En coopération étroite avec l’UNESCO (siège et bureau régional),l’expert qui appuie l’ensemble du projet ainsi que les points focaux des équipes nationales pour les trois pays, il est attendu du consultant qu’il mène à bien les tâches suivantes :
1. Procéder à une revue des ressources clefs au niveau régional et international en matière de partenariats écoles, société civile, communautés et pouvoirs publics
2. Identifier les parties prenantes ayant un rôle éducatif à jouer au sein de l’école et dans la communauté
3. Proposer un plan pour la consultation des parties prenantes identifiées, tout en prenant en compte les considérations de genre
4. En consultation avec les parties prenantes identifiées, développer un projet de document de méthodologie pour l’analyse des risques et opportunités de coopération (définition des paramètres de coopération, outils d’analyse des risques et opportunités, illustrations de bonnes pratiques au moins au Burkina Faso, au Mali et au Niger, ainsi qu’orientations pour aider les équipes locales à contextualiser la méthodologie) tout en prenant en compte les considérations de genre.
5. Intégrer le retour d’information des différentes parties prenantes (UNESCO, experts, points focaux pays) dans le document de méthodologie. Le document devra comprendre, en annexe (1) la liste des personnes consultées par pays, leur rôle/fonction et en quoi elles ont été consultées, et (2) les recommandations formulées.